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77 -> 83 èmes jours : Nav' & CRÈTE

Après une bonne pita 100% grecque qui permet à Gabriel de se remettre dans le voyage nous tentons à 23h de quitter le port de Rhodes. Malheureusement notre ancre est prise dans une grosse chaîne au fond du port. Après quelques essais conventionnels infructueux, Augustin se dévoue et plonge. Le bateau est libre, Augustin est malade. Il ne faut pas tarder, la Crète est à 250milles et Jeff nous y retrouve le mardi 15 décembre.

Au petit matin nous arrivons dans la crique de Lindos. Le principal attrait de ce village côtier est sa forteresse en pleine restauration. Nous visitons donc l’édifice de très bon matin et remett

ons aussitôt les voiles vers Karpathos ou nous accostons dans le port de Pigadhia ou un bon diner et une bière fraiche nous préparent pour affronter les 100miles jusqu’à la Crète. Le lundi matin à l’aube nous levons l’ancre. Traversée calme rythmée par de grandes lectures sous un ciel magnifique ! C’est la pleine lune la plus brillante depuis des décennies dit-on !

Nous arrivons à Héraklion avec 12h d’avance sur Jeff, le temps pour nous de refaire le plein de nourriture du bateau : les cales sont vides, comble du désespoir pour Gabriel.

Nos voisins allemands, fins connaisseurs des habitudes de marins nous indiquent immédiatement le LIDL le plus proche et contre une bouteille de vin nous prêtent leur cabas à roulette. Un luxe pour faire 3km avec 150kg de course. Voyant l’état de notre annexe, ces mêmes allemands nous proposent une de leurs annexes - à réparer bien entendu - pour presque rien. Nous acceptons en espérant la bonne affaire ! Ca de plus sur la liste des choses à faire…

Nous sommes prêts à accueillir Geoffroy DELORT LAVAL qui nous arrive tout droit de Paris.

Enfin en vacances, il est ravi de monter à bord !

Après ce sprint depuis Rhodes nous allons reprendre un rythme de croisière moins fatiguant. Départ pour la ville de Rethymon. Ce nouveau venu motivé par la pêche fera un bon camarade à Gabriel qui désespère de ne rien prendre. Nous tentons un système de traine avec 3 lignes : 2 à l’arrière du bateau et une troisième sur le tangon. Le résultat n’est pas probant et mène à des noeuds de lignes… Nous arrivons à destination à la nuit tombante et mettons en place le chantier annexe sous le lampadaire le plus proche. Cela a l’air de tenir !! On verra bien… Pour visiter une ville rien de mieux qu’un footing en petites foulées. On commence par la forteresse pour terminer par la ville et ses nombreuses églises et mosquées. Dans le dédale de rues étroites il est beaucoup plus adapté d’aller lentement pour profiter du lieu, la course devient vite une ballade en marchant.

Direction Khania (la Canée) port de très bonne réputation. En chemin : OUI, victoire !! Un poisson a mordu à la ligne, une belle bonite de 2,5kg. À l’arrivée nous visitons la ville tant qu’il fait jour fin novembre on trouve des vignes chargées de bon raisins en pleine ville, c’est fantastique !

Nous décidons de cuire notre prise au barbecue. Après un long combat et l’aide d’un sèche-cheveux, le barbecue finit par s’allumer... Et nous mangeons notre délicieux poisson avec quelques patates : c’est bon ! Pour fêter cette pêche miraculeuse, nous allons en ville car pour une fois il y a du « monde ».

Vendredi matin nous commençons à nous pencher sur le sujet de la traversée vers Malte. 450 milles ça ne s’improvise pas, il vaut mieux avoir un peu de vent… Nous choisissons un départ samedi en fin d’après-midi qui nous garantit 48h de bon vent. Au cas où, il vaut mieux avoir les cuves de gasoil pleines et c’est avec joie que Gabriel et Jeff s’élancent – à pied – pour faire 50L de complément de diesel à 2km du port.

Avant samedi il faut trouver un mouillage qui nous permettrait de profiter de la beauté de la Crète ! Après consultation de la carte pour trouver le coin le plus isolé et beau. Plusieurs mots clés nous attirent sur l’ile de Gramvousa, à la pointe Nord-Ouest de la Crète : forteresse / falaises / églises /épaves… Il y aura de quoi faire pendant la journée de samedi. A la nuit tombante nous y sommes et le miracle se reproduit, en chemin une bonite mord encore à la ligne. Pour ne pas reproduire la déconvenue de la veille, cette fois ci nous irons à terre chercher du bois flotté pour éviter la galère du charbon humide.

Samedi 5h45 la journée commence. Objectif : lever de soleil à la forteresse 140m plus haut. On enfile les baskets et on saut dans l’annexe à 6h30 nous sommes en haut mais il fait encore noir. Nous avons mal calculé notre coup ce qui nous laisse le temps de visiter la forteresse dans la pénombre de l’aube. C’est un édifice colossal occupant tout le plateau supérieur de l’ile. Les remparts tiennent bon et la chapelle est encore debout mais aucun autre bâtiment n’existe autrement que sous forme de tas de pierre. L’édifice donne une vue parfaitement dégagée sur la baie ou nous sommes mouillés et le dos de la citadelle donne sur des falaises à pic. Mesure fait de la hauteur à cet endroit : 130m ! on lance un caillou à l’horizontal en chronométrant sa chute, pour rappel : h = ½*g*t^2 (h en m, t en s, g = 9,8m.s^-2).

Cette forteresse est imprenable !

Une fois le soleil bien haut dans le ciel, nous partons en exploration sur l’ile. C’est une ile déserte très aride avec pour seul végétation de minuscules buissons piquants. Malgré tout, celle-ci est habitée par des chèvres qui vivent dans des grottes, nous espérons bien en attraper une pour faire un méchoui à midi… Lors de la course poursuite elles se précipitent toutes vers la falaise. Craignant d’avoir précipité ces chèvres de Panurge dans le vide nous accourons à leur suite. C’est alors que nous comprenons qu’elles ont une capacité d’escalade incroyable, elles descendent en courant des pentes à 80° ! Nos ventres gargouilles, il est temps de rentrer petit déjeuner au bateau. Nous profitons de la chapelle de la plage pour faire la prière du matin. Le petit déjeuner pris il est déjà 10h, nous avons exploré les terres émergées, il nous reste toutes les terres immergées à visiter : au boulot !

Nous commençons par l’épave d’un transporteur de ciment qui a sombré en 1968. Drôle de spectacle de que sac de ciments solidifiées et indestructible dans une coque en pleine décomposition par la rouille. Cela offre aux poissons un superbe refuge. Nous allons ensuite vers une zone de haut fond ou nous espérons trouver du poisson pour le déjeuner. Malheureusement il y a peu de vie dans ces fonds marins et nous passons 1 heure à faire du « base jumping ». On s’équipe de gros caillou et on trouve un « précipice » sous-marin dans lequel on se jette tiré par le caillou, la sensation de chute est exceptionnelle.

En sortant de l’eau nous rencontrons un véritable Robinson Crusoé un barbe de 15 ans avec des cheveux bouclés très grecques. Il nous donne un tuyau pour laver nos combinaisons, il y a un puit à côté de l’église et nous pouvons l’utiliser. Nous fonçons. Malheureusement Gabriel ne sait pas faire de nœuds et notre seau tombe au fond du puits… Il faut le courage de Jeff qui descend dans le puits accroché à une grosse corde pour que le seau soit sauvé.

De retour au bateau, Philippe a préparé une grosse salade, voilà de quoi bien commencer la traversée vers Malte !


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