top of page

71 -> 76èmes jours - RHODES

Nous arrivons à Rhodes, ville de la pointe Nord de l’ile homonyme. Nous allons nous établir ici un certain temps pour nous imprégner de l’endroit, dont on nous a venté les mérites.

Le port de Mandraki se trouve être au milieu des nombreux ports de transport et de commerce. Le complexe portuaire est monstrueux mais bien établi dans différentes anses qui ont vu les années de conflits dans la zone en faire de vrais ports défendus. Le port de plaisance est donc quasiment fortifié, sont phare Est est une belle citadelle. Les nombreux brise-lames et digues ainsi que divers haut-fond nous accueillent avant de passer par l’entrée orientée vers le Nord. Ici serait l’ancien site potentiel de l’immense colosse de Rhodes (à 35 mètres de hauteur environs, cette merveille du monde est le symbole de la ville et les bateaux passaient entre ses jambes). Aujourd’hui une superbe biche de bronze, et son mâle, encadrent cette entrée. L’emplacement que nous choisissons au port doit prendre en compte les 4 prochains jours de météo.

Nous nous amarrons donc au pied de trois moulins de l’époque médiale digne de Don Quichotte et derrière le phare citadelle. La vue est splendide mais nos regard se tournent vite vers l’autre rive du port qui nous proposent le bâtiment municipal, mélange d’architecture ottomane et gothique. À cela s’ajoute un bazar musulman aux proportions et couleurs très appréciables. Puis des jardins, de beaux arbres, pour mettre en valeur la belle pierre de l’arrière plan : les murs de la ville fortifiée et la forteresse des grand maîtres de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem, ordre de chevaliers templiers renommé.

La nuit même, une visite de la ville s’impose, ainsi nous allons approcher de nuit la forteresse et même tester son système de défense…

La matinée ensoleillée suivante nous fait découvrir les rues pavés de la ville fortifiée ainsi que ses échoppes médiévales qui ont pignon sur rue : des gargouilles, des blasons, poternes, arcades, portes en bois et fer forgé ainsi que des fontaines font le plaisir de nos découvertes à l‘angle de chaque ruelle. La pierre est splendide, enfoncée dans un sol battu par les pas de grands dignitaires depuis des siècles, bâtie sur des murs résistant aux nombreuses invasions et au déchaînement des éléments.

L’histoire suinte parmi ces œuvres médiévales à la fois défensives et esthétiques. Les blasons nous permettent de comprendre la répartition par nationalité des quartiers de cet ordre monastique qui devint guerrier pendant les croisades. Les vestiges grecs que nous croisons avec habitude maintenant sont aussi présents sur cette cité à l’histoire millénaire. Ainsi en atteste de très beaux et vieux arbres au milieu des petites places ombragées que l’on retrouve parmi ce dédale de ruelles.

Les « faiblesses » suivantes dans la structure défensive de la forteresse seront… les catacombes, trouvées dans les douves du château. Leur traversée nous met dans la peau d’archéologues car nous tombons sur de belles fresques dont nous percevons les auréoles.

La visite de la forteresse est de toute beauté, une petite prière dans la chapelle de l’Ordre nous met dans l’ambiance. Les vestiges antiques et statues grecques sont exposés dans les grandes salles du conseil de l’ordre. À l’étage, on trouve les pièces comme elles pouvaient être à l’époque : d’immenses tapisseries au mur mettent en valeurs les lustres et les belles cheminées présents dans chaque pièce. Les boiseries et armoiries, éparses dans les couloirs austères des tours d’angle, viennent approfondir la compréhension historique et l’extase esthétique.

Nos courses à pied nous font découvrir la ville moderne et les sites antiques alentour d’où nous pouvons apprécier le coucher de soleil. Un stade antique en libre accès nous permet de revivre les premiers jeux olympiques à l’époque de la cité Olympie et de l’exploit du héros coureur de marathon. Nous nous mettons dans la peau des athlètes antiques et nous essayons à différentes disciplines, du 400m au sprint… bien avant Pierre de Coubertin ou les chariots de feu.

Nous visitons aussi, par nous mêmes, le beau phare à l’entrée de Mandraki. La pierre est friable mais la structure est harmonieuse et entourée d’une mer déchainée qui rend la scène grandiose.

La visite du musée archéologique et ses jardins sont des plaisirs agréables, sous un soleil d’automne avec des températures d’été. Celui-ci ce trouve dans l’ancien hospice tenu par les chevaliers hospitaliers. La « visite » du consulat de France et de ses jardins nous fait découvrir des choses inattendues.

La recherche d’une nouvelle annexe pour nos futurs mouillages nous mène à la rencontre des marins rhodiens de la marina plus au sud de la ville. Ce ne sera pas pour maintenant. Nous continuons à éplucher les offres d’annexes d’occasion.

Dans notre cher petit port nous absorbons l’ambiance, les chats sont très présents, ainsi que les couples déambulant dans ces chaudes soirées sous les palmiers. L’endroit est une explosion de beauté quelque soit l’heure de la journée et de la nuit. Mais bien sûr, nous retrouvons nos amis les marins et les pécheurs. Ainsi que les réparateurs de bateaux que nous observons travailler à l’air libre. Un coup de main à un marin solitaire qui s’emmêle dans les pendilles du port est habituel dans ces lieux hors du temps ou la vitesse est réduite et la camaraderie forte.

Sous les yeux des pécheurs nous traversons le port en tuba pour atteindre le plongeoir de la plage avoisinante. Au retour un nouveau bateau est dans le port : un superbe trois mats à l’histoire variée. Nous discutons avec certains équipiers francophones. Mais malgré leur sympathie le mystère reste complet. Ce fier vaisseau a des origines lointaines et une utilité encore plus inconnue.

Fermé en période non-estivale les remparts de la citadelle nous attirent tout de même et nous faisons leur visite de nuit pour apprécier la ville fortifiée éclairée avec la couleur jaune de sa pierre ressortant dans une nuit sans lune mais couverte d’étoiles.

Nous avons pris le temps d’avoir nos mamans au téléphone avant la traversée intensive qui nous attend.

L’avitaillent effectué, nous pouvons attendre sereinement Gabriel qui nous rejoint le 12 au soir. Nous traverserons rapidement vers la Crète avec pour objectif d’être le 15 à Héraklion… et accueillir Geoffroy à bord !


bottom of page