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45ème jour - MONT ATHOS


Nous nous réveillons au mouillage de la cote sud de l’ile Ammouliani, calme et isolé, nous découvrons les couleurs et formes que nous n’apercevions que de nuit a notre arrivée. Cette ile est au large du canal de Xerxes, creusé pour contournée les vents difficiles de la péninsule de l’Akti et la flotte grecque. Le lever de soleil est envoutant et les nuages au dessus de nos tètes annoncent une journée ventée.

Nous voilà au pied du Mont Athos. Je lisais, il y a peu sur le bateau, les Trois Mousquetaires de Dumas, alors vous pouvez imaginer ce que cela représente pour moi. La mine fier, l’aspect dur et cavalier, l’air arrogant et invincible, une allure élancée et bien sur, son feutre de nuages qui lui couvre la tête en presque toutes occasions. Mais point d‘épée, et non, nous sommes dans la république monastique du mont Athos, sur la « sainte montagne », il n’est donc pas l’usage de paraître armée. Et cette société a part n’a pas de téléphone alors point n’en faut de superflu et accoutrement.

Les nuages dévalent la cime du mont comme l’écume d’une vague alors que quelques rayons viennent éclairer les monastères embrumés de la face est de ce bras de terre.

Certaines demeurent monacales sont a fleur d’eau, d’autres a flanc de falaise. L’état de la mer et l’effet venturi ne nous aide pas à nous rapprocher des cotes escarpées.

(enfin, sauf une petite escapade furtive, en dissimulant l'annexe à l'abri d'une crique discrète... )

Cependant nous pouvons observer les dômes cuivrés et la pierre blanche se détacher de la presqu’ile boisée.

Un vieux gréement nous suit toutes voiles rentrées et les nuages rodent toujours.

Décidément les monts et la mer de méditerranée ont leur mystique. Et l’on comprend pourquoi les navigateurs du temps d’Ulysse y voyaient tant de légendes.

Gus nous fait une brioche aux raisins et a la cannelle, les odeurs se dégageant du four jusqu’au cockpit ajoutent au mythe.

Un vent plus stable et moins de mer nous permettent de nous rapprocher de ces monuments en terrasses de ce « Tibet Chrétien », voir leurs cultures en étages, leur port d’attache individuel, pont levis, tours et balcons.

Certains ont des aqueducs, d’autres des jardins intérieurs dont on voit dépasser les cyprès. On aperçoit la complexité architecturale et les différentes étapes de constructions qui ont traversés les âges et difficultés (incendies).

Nous nous rapprochons malgré l’interdiction, les coursives et arcades se dévoilent a nous. Les tours carres a créneaux nous rappellent au moyen-âge. Certains font châteaux d’Espagne. Les rafales de vent nous rapprochent dangereusement de la cote mais le spectacle n’en est que plus beau. Le soleil fait quelques apparitions pour en changer les nuances. Ces cites autonomes et imprenables sont au cœur des éléments : eau, vent, montagne, foret…

Le recueil des moines orthodoxes est semblable aux Météores. Pouvoir voir sans y toucher donne un charme a la scène. Car manquant de place, nous n’avons pas eu l’autorisation de l’ambassade de France à Athènes pour accoster. Apres cette approche idyllique nous repartons vers le nord pour une traversé de nuit, à la voile, mais celle qui prends son temps car il y a petole.


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