Perçant à travers la brume, sortant tout droit de la mythologie grecque, voilà un peu ce à quoi nous nous attendions, en nous dirigeant vers la montagne des dieux...
Lever 4h aux pieds des grandes falaises. Nous quittons notre lieu de campement en chantant avec nos lampes de poches à la main et nos gros sacs au dos.
Apres une multitude de variétés de moyens de transport nous retrouvons notre littoral. Un grec folklorique, un « ancien », nous prends en stop, chargés comme des mulets, dans son pick up. Malgré son absence de voix due à la cigarette, il nous « communique » par geste une joie débordante et nous montre les photos de ses fils en uniforme.
Trois macédoniens nous déposent aux portes du parc naturel du mont Olympe, route vers le sommet Myticas.
Le chemin conseillé par le garde forestier est majestueux : d’abord l’ombrage d’une forêt de feuille verte et dense nous protège des températures estivales, puis les couleurs d’automne arborent les feuillages : rousse, jaune, rouge, ocre et orangé. À cette flore s’accompagne une faune discrète mais bien présente.
Les mules sont le seul moyen d’avitaillement des derniers refuges.
Mais aussi les chants des oiseaux et le déplacement furtif du petit gibier dans les feuilles mortes. Le chemin vers Zeus n’est donc pas si terrifiant. L’ascension se dégarnie d’arbres, le vent se lève, l’ambiance est plus rude et froide après ces grosses sueurs et belles cavalcades.
Halte pour le déjeuner sur un col ensoleillé. Pain pétri de féta, tomates et brugnons. Philippe a toujours son carnet en poche.
Nous arrivons sur notre zone de couchage pour l’ultime ascension, la vue est vertigineuse. Un gardien de refuge accepte de nous faire dormir gratuitement sur le palier et nous retrouvons (avec deux heures d’avance) nos macédoniens ! Ils nous offrent le thé et proposent que nous fassions l’ascension aux aurores ensemble. Le temps est donc venu aux cours de géopolitiques des Balkans et apprentissages des traditions de ces pays à l’alphabet cyrillique.
